Voilà maintenant un mois que l’appel du collectif Formindep « pour une formation médicale indépendante au service des seuls professionnels de santé et des patients » a été lancé. Par cet appel le Formindep demande aux membres des trois Conseils nationaux de la formation médicale continue, qui vont décider de l’avenir de la formation médicale continue de l’ensemble des professions de santé en France, de déclarer leurs “conflits d’intérêts”, c’est-à-dire les relations qui les lient à des organismes pouvant avoir d’autres intérêts que celui de la santé des patients. Déjà plus de 220 médecins généralistes, spécialistes, pharmaciens, paramédicaux, patients, citoyens et usagers de santé l’ont signé, dont nombre de responsables nationaux et locaux de la formation médicale continue des médecins généralistes et des responsables syndicaux. Les nombreux messages de soutien qui accompagnent les signatures montrent combien l’appel du Formindep constitue un signe d’espoir et une “bouffée d’air frais” pour les professionnels comme pour les patients. Certains membres de ces Conseils laissent entendre que la présence d’intérêts commerciaux, industriels ou financiers dans la formation des soignants serait acceptable, voire souhaitable pour des questions de financement, du moment que les règles du jeu sont “claires et strictes”

[[“FMC : les incitations à l’étude”, le Généraliste du 16/4/2004; n°2286, page 18.]]. Le Formindep dénonce cet amalgame dangereux qui consisterait à mettre sur un même plan les intérêts de santé publique et ceux de groupes commerciaux, industriels ou financiers privés. La formation des professionnels de santé ne peut être conçue qu’au service de la santé publique et de celle des patients. Le Formindep appelle effectivement à des règles du jeu “claires et strictes”, où la première de ces règles est justement que ceux qui sont chargés de les mettre en place jouent “cartes sur tables”. Dans de nombreux pays anglo-saxons et européens, la déclaration de conflits d’intérêts est un préalable évident et normal pour n’importe quel intervenant dans la formation des professionnels de santé. Là-bas, ces déclarations sont entrées dans les mœurs depuis de nombreuses années et cela se passe naturellement sans que personne n’ait à le réclamer. Le Formindep se réjouit qu’un des trois Conseils nationaux, celui des médecins salariés, semble accepter le principe de cette déclaration des conflits d’intérêts. Mais le combat est loin d’être gagné. Le Formindep appelle donc l’ensemble des professionnels de santé et des usagers de santé à poursuivre l’action en signant et en diffusant son appel le plus largement. Enfin le Formindep s’associe au projet d’états généraux de la formation médicale continue lancé par la SFTG (Société Française de Thérapeutique du Généraliste) pour le mois d’octobre 2004 et appelle les acteurs d’une formation des professionnels de santé indépendante au service des seuls patients à y participer.